Paris, métro Nation, samedi 13 septembre, 14h00.
Les portes s’ouvrent, nous sommes pris dans le mouvement. Une vague de jeunes qui braillent et sautillent nous entraîne vers la sortie. « Y’a qu’des enfants ». Voilà la première phrase que je balance du haut de mes 26 ans, comme si j’en avais 66. Une famille de touristes se trouve là. On passe devant leurs regards ahuris. Ils sont collés au mur & se font marcher sur les pieds. La mère bouche les oreilles du petit dernier & semble dire ‘Qu’est ce qu’on fait là? Je me pose la même question.
Place de la Nation.
Le cortège de chars vient de partir. Le ballet des nettoyeuses leur emboitent le pas. Quelle efficacité ! Les ‘paradeurs’ (je ne sais pas si le terme existe mais je voudrais éviter de dire les jeunes ou les enfants ou les ados tout au long de ce doux billet de meuf aigrie) nous bousculent, ils courent pour rattraper le fil. Toujours en beuglant et en sautillant. Ils se donnent la main & tiennent de l’autre une bouteille de mélange. Ou un biberon. Les biberons d’alcool sont donc revenus à la mode. La fille qui vient de me crier dans les oreilles porte un caleçon et un crop top. Ses copines aussi. Les autres là bas, également. Ah tiens, le caleçon est en concurrence avec le poom-poom short & le crop-top avec un simple soutif. Bref ces lolitas se ressemblent toutes (Dit la vieille conne qui pendant 5minutes a complexé d’un tshirt un peu trop décolleté). Il y’a aussi des licornes, des tortues, des powers rangers & des indiens. Beaucoup de cheveux fluos & deux traits rouges sur les joues.

On décide de remonter la technoparade jusqu’au premier char, histoire de voir ce que ça donne et de choisir le meilleur. Ou le moins pire. Je ne sais pas encore. Le char haribo ? qui jette des paquets de bonbons en-veux-tu-en-voilà, rendant la foule d’ados hysterico-dinguo? Non merci. On remonte, on se faufile, on dépasse les chars. Le char deezer n’est pas mal. On remonte encore. Les Parisiens sont aux balcons. Il y’a aussi ceux qui veulent juste rentrer ou sortir de chez eux. Ils doivent affronter ces paradeurs surexcités, complètement alccolisés ou surement sous MD. Excusez les. Ils sont encore trop jeunes pour sortir, alors se biturer la tronche en pleine aprèm avec les copains, danser sur les abris de bus en exhibant son torse encore imberbe c’est quand même drôlement excitant, non ? « Allez viiiiiens BFF de mon coeur, on fait un selfiiiiiiiie ». Ça doit y aller en snapchat/msg et compagnie… le réseau est presque aussi saturé qu’un soir de 31 décembre. Je galère a envoyer mes WhatsApp. Je peste.

Et merde tiens ! P. a le big smile, il a l’air heureux, il cherche ma main dans la foule, il me vole un bisou (d’aigrie je passe à niaise, c’est l’amour, qu’est ce  tu veux que j’te dise ?) L’electro on aime ça. J’peux pas m’enfoncer dans ce rôle de vieille conne blasée toute l’aprem. Et puis peut être que j’exagère, il n’y a pas que des enfant? J’me met dedans. J’me laisse porter par les DJ set. C’est pas Berlin, ni la Tunnel, mais quand même! On commence à trinquer. Les copains nous rejoignent (mes whatsapp ont fini par partir! Hourra). Un père noël grimpe au feu rouge. Un bébé body-buildé fait son show. Plus la technoparade avance, plus son challenge est grand. Il finit par faire des tractions au sommet d’un lampadaire. On est au coeur du cortège, on vacille entre un char et l’autre. On est baigné de soleil, de joie, d’amour & de décibels. Place de la Bastille. Ah bon c’est déjà finit ? Pour clôturer en beauté on fait un selfie. Nous aussi ! Un selfie avec les copains pour snapchat, puis un autre. Entre amoureux. Pour la niaiserie du lundi, forcément !
Allez sur ce, rendez vous en 2015 ?

& vous, la technoparade ?